Le Carrefour des Civilisations a organisé, le samedi 30 mai 2015, un panel traitant des « Technosciences : Horizons et défis ». Ce thème, abordé par le Professeur Abdelilah BENYOUSSEF, Monsieur Hassan ASLAFY et animé par Monsieur Adnane ADDIOUI, s’est révélé pertinent.
En effet, les technosciences -où il y’a convergence des sciences cognitives, des biotechnologies, des nanotechnologies, des technologies de l’information/communications et de la robotique- nous mettent devant des défis redoutables à travers la réalité du progrès surprenant des sciences et techniques actuelles. Ces défis placent notre monde devant des perspectives paradoxales nous interpellant à fournir les efforts nécessaires pour sauvegarder le monde et le mener dans la voie de la sécurité, de la protection, du bien et de la sagesse.
De fait, la science est un devoir impératif dont l’évolution résulte d’un cumul de savoir à travers l’histoire de l’humanité. Les technosciences s’inscrivent dans cette évolution et en forment actuellement l’aboutissement naturel. Seulement, des courants de pensée du monde occidental orientent les technosciences à traversle schème de la machine où il y’a confusion entre création et production et même prétention de dépassement de la création par la production.
Les technologies qui ne cesseront de se développer ne changeront pas ce paradoxe de la création. L’homme qui devrait bénéficier des apports de la science, devient, en fait, un outil de consommation : les moyens deviennent finalité pour la transformation de notre planète en Hypermarché.
Ainsi, le transhumanisme, mouvement sous tendu par une idéologie de discrimination, prône le recours aux technosciences à outrance, la financiarisation et la marchandisation de l’homme et de la société. Son objectif est de ne plus compter sur l’évolution biologique normale de l’être humain et avoir une médecine non pas réparatrice mais amélioratrice et, surtout, préventive ou prédictive.
Pour un autre mouvement, qui se développe aussi en Occident, la singularité est ce seuil au cours duquel l’intelligence artificielle prendra le pas sur l’intelligence humaine. Enfin, d’autres scientifiques affirment que nous sommes la dernière, ou l’avant dernière, génération à connaître le concept de mort.
Pour le Carrefour des civilisations, ce thème, important aux yeux du monde occidental, est à débattre dans une sphère universelle en intégrant les autres civilisations ayant des réflexions poussées sur cette thématique. D’un côté, il y’a la civilisation musulmane pour laquelle la mort est inéluctable, et de l’autre côté, les civilisations asiatiques pour lesquelles la communauté transcende l’individu et sa quête de vie éternelle.
Carrefour des Civilisations, juin 2015
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