La Namibie, pays fait de plaines arides et de reliefs déchiquetés, recèle d’importants gisements d’uranium. On y trouve aussi du cuivre, du zinc, du plomb, de l’étain et du vanadium.
La Namibie compte 1.350.000 habitants. Bien que peu de gens y vivent, beaucoup l’ont convoitée : des missionnaires, des marchands, les Allemands (avec un protectorat établi en 1885), etc. En 1920, la Société des nations confie le pays à l’Afrique du Sud, qui refuse de reconnaître le statut de ce territoire. La situation se débloque avec les accords de Brazzaville (1988), avec l’indépendance.
La Namibie comporte trois régions principales :
- le désert du Namib ;
- le plateau central (atteignant 2.000 m) ;
- le Kalahari (sable et dépressions salées).
La population blanche est afrikaner, ou d’origine allemande. Les Blancs vivent dans les villes et leur niveau de vie contraste terriblement avec celui des Noirs. Le courant de Benguela fait de la côte l’une des plus riches : on y pêche maquereaux, thons, sardines, etc. L’exploitation minière est prometteuse (diamant et uranium, entre autres) et de grands projets sont en cours.
Carte des projets miniers concernant l’uranium en Namibie. Les mines sont distinguées des projets par un cercle. © DR
La mine de Rössing, important gisement d’uranium
La société Rio Tinto, propriétaire majoritaire de la mine d’uranium de Rössing, envisageait d’augmenter sa production, pour passer de 4.000 tonnes d’oxyde d’uranium par an à 4.500 tonnes dès 2008, pour tirer profit de la montée en flèche des prix de l’uranium (multiplié par 13 en trois ans). En 2010, la mine faisait partie des trois plus grandes mines en exploitation dans le monde. La plus vieille société partenaire envisage de prolonger ses opérations jusqu’à 2021, au lieu de 2009.
Un programme de gestion par étapes est en cours avec l’extension de la mine à ciel ouvert, l’installation d’une unité de triage radiométrique, et la réouverture d’une usine d’acide.
Carte géologique de la Namibie. © DR
La mine d’uranium est située à 60 km dans l’arrière-pays de Swakopmund à une altitude de 320 m, et a nécessité un pipeline d’adduction d’eau de 65 km. La suite des granites de Salem, granites rouges à grains fins et moyens, de la veine au pluton, contient des alaskites uranifères. Ils appartiennent aux granites du Damara, qui forment un batholite composite de 74.000 km2 et couvrent des périodes de plus de 200 millions d’années à 540 millions d’années. Quelques petites formations, dont celles contenant les alaskites, sont situées dans la SMZ (southern margin zone) et sont donc post-tectoniques. De très hautes températures, pendant de longues périodes, ont facilité la concentration en uranium et en étain dans les terrains exploités depuis 1976 et âgés de 470 millions d’années. Le minerai exploité est UO2, transformé sur place en U3O8 est exporté, en France entre autres.
La mine à ciel ouvert est gigantesque : 3 x 1,2 km et 300 m de profondeur. On procède par explosion, avec des trous de 38 cm de diamètre, de 18 m de profondeur, rempli de nitrate d’ammonium. Chaque explosion libère de 200.000 à 600.000 tonnes de roches chargées dans des camions de 180 tonnes, à raison de godets de 35 à 50 tonnes chacun.
La mine de Rössing, en Namibie, est l’une des plus grandes mines d’uranium au monde. © Ikiwaner, Wikimedia Commons, GNU 1.2
Les trucks sont assistés électriquement pour monter, pour raisons d’économie. En effet, la consommation sans trolley s’élève à une tonne de diesel par jour et par camion, et il y en a 11. Seul le contenu d’un camion sur trois est raffiné. La détection de la richesse du minerai se fait par passage dans un portique pour connaître la teneur en UO2. Il y a aussi un « camion mouilleur » pour lutter contre la poussière…
La mine a un très grand souci de gestion de l’eau : diminution de la consommation d’un tiers en quatre ans pour l’eau neuve, le reste étant recyclé sur place. Pour le reste, on note une diminution de 20 % de la consommation d’énergie sur la même période. L’optimisation de l’exploitation est aussi passée par la diminution de 50 % des pertes de temps de travail par accident en trois ans, malgré un accident mortel en l’an 2000 dû à une perte de maîtrise de son truck par un employé qui s’est écrasé en bas de la rampe. La productivité est restée la même en dix ans, malgré une baisse de 50 % du nombre d’employés et sans licenciements.
Pour motiver le personnel, une boîte à idées est mise à disposition. Les idées sont primées si elles sont retenues, et le montant économisé par l’entreprise est affiché et réactualisé en continu à l’entrée de l’usine.
Malgré une assistance médicale complète de ses employés et de leur famille et leur suivi médical continu, l’entreprise est compétitive sur le plan international même avec le Canada et l’Australie. L’entreprise assure aussi une retraite à son personnel et dépense beaucoup d’argent pour être un modèle d’exploitation industrielle, ce qu’elle parvient à faire, même si elle extrait de l’uranium du sous-sol. Et si c’est possible en Afrique…
La production de la mine de Rössing n’est pas constante, mais adaptée au marché, pour avoir les meilleures conditions de vente. L’ordre de grandeur est de 3.000 tonnes de U3O8 en 1999 par exemple, à un prix alors à peu près constant depuis trois ans et que le coût de la vie en Namibie augmentait de 10 % par an.
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