Les attaques de lions sur les humains sont plus fréquentes pendant les nuits qui suivent la pleine lune : les prédateurs profitent de la phase d’obscurité complète entre le coucher du Soleil et le lever de la Lune pour surprendre leurs victimes.
Vacances en Tanzanie. Près du campement, après une journée de safari, vous décidez d’une petite flânerie autour des tentes pour humer la savane. Avant de partir, vérifiez le ciel et vos éphémérides : selon les phases de la Lune, les risques de finir au dîner d’un lion varient dans un rapport de un à quatre ! C’est ce qu’a montré Craig Packer, de l’Université du Minnesota, à Saint Paul, aux États-Unis, et ses collègues de l’Institut tanzanien d’études de la vie sauvage, à Arusha.
Ils se sont intéressés à quelque 500 attaques répertoriées en Tanzanie qui ont eu lieu entre 1988 et 2009 et les ont comparées au calendrier lunaire. Précisons que les deux tiers des attaques ont été fatales aux victimes. En outre, la plupart des assauts ont eu lieu quand les humains sont les plus actifs, entre le crépuscule (un phénomène bref sous ces latitudes proches de l’équateur) et 22 heures.
Les lions attrapent plus facilement leurs proies bipèdes les nuits qui suivent la pleine lune. Pour quelles raisons ? Lors de la lune ascendante, notre satellite éclaire le ciel avant que le Soleil ne soit couché. Ainsi, l’obscurité n’est jamais totale. En revanche, après la pleine lune, en phase descendante, l’astre se lève après la tombée de la nuit. Les félins profitent alors de quelques heures sans lumière pour chasser le villageois : la fréquence des attaques est notablement plus élevée les dix jours qui suivent la pleine lune. Ils s’attaquent d’autant plus aux humains que lors des nuits « lumineuses », ils attrapent moins de proies quadrupèdes, plus à même de les repérer. Ils sont donc en appétit après la pleine lune ! Le lien entre obscurité et chasse à l’homme est confirmé par le plus grand nombre d’attaques pendant la saison des pluies que durant les mois secs, les nuages cachant souvent la Lune.
Les zoologistes rapprochent leurs résultats des croyances liées à la pleine lune, signe de danger. De fait, lions et humains vivant ensemble depuis plusieurs milliers d’années, c’est suffisant pour que se soit établi inconsciemment un lien de cause à effet. En fait, la pleine lune ne fait qu’annoncer des nuits périlleuses, elle n’en est pas la cause. Est-ce que ces résultats s’appliquent, dans nos contrées, aux loups ? Ce serait alors une explication au mythe du loup-garou !
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