Selon des chercheurs californiens, la frustration sexuelle chez les mouches drosophiles provoque une addiction à l’alcool. Une protéine du cerveau impliquée dans le circuit de la récompense serait à l’origine de ce phénomène.
Quand les mouches drosophiles sont confrontées à un manque, elles le compensent. Un peu comme nous, finalement. Par exemple, lorsque les mâles connaissent une frustration sexuelle, ils développent une addiction. Pas au sport ni au chocolat, mais à l’alcool. C’est ce que révèle l’étude de quatre chercheurs américains de l’Université de Californie, publiée dans la revue Science.
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont procédé à une expérience. Ils ont séparé une population de drosophiles mâles en deux groupes distincts. Les mâles du premier groupe ont été placés en compagnie de femelles vierges, tandis que ceux du second groupe ont été présentés à des femelles ayant déjà copulé. Trois heures durant, ces derniers se sont efforcés de faire la cour aux femelles. En vain. Après quoi, les chercheurs ont proposé deux menus à leurs protégés. L’un était composé d’alcool à 15%, l’autre non. Résultat : les mâles éconduits se sont rués sur la nourriture alcoolisée…
Parallèlement, les chercheurs de San Francisco ont surveillé le taux de neuropeptides F (NPF), une protéine produite par le cerveau des insectes. Ils se sont rendu compte que les drosophiles en mal d’amour présentaient un taux de NPF plus bas que celui des mouches comblées. Cette protéine jouerait donc un rôle clé dans le circuit de récompense, qu’il s’agisse de comportement sexuel ou de la consommation d’alcool.
Chez les mammifères, une précédent étude avait montré que l’injection d’une protéine équivalente chez la souris, la NPY, provoquait une récompense et soulageait les addictions et la dépression.
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