Lancé en 2009, le satellite Kepler scrute plus de 150 000 étoiles à la recherche de planètes extrasolaires (ou exoplanètes). Pour ce faire, il traque leurs transits, c’est-à-dire les légères baisses de luminosité provoquées par les passage des planètes devant leur étoile. L’une des planètes détectées autour de l’étoile KOI-872 a intrigué les astronomes : alors qu’elle devrait passer devant l’astre avec la régularité d’un métronome à chaque révolution, sa période de transit montre d’importantes variations. Une équipe menée par David Nesvorny, de l’Institut de recherche Southwest, aux États-Unis, a analysé ces perturbations et montré qu’elles sont dues à l’influence gravitationnelle d’une deuxième planète.
Celle-ci ferait environ la masse de Saturne et tournerait autour de KOI-872 en 57 jours.
C’est la première fois qu’on détecte une exoplanète grâce aux perturbations qu’elle exerce sur une voisine – elle-même n’est pas décelable par transit, car elle ne passe pas devant le disque de son étoile. En revanche, cette méthode a déjà été appliquée dans le Système solaire : il y a plus de 150 ans, l’astronome français Urbain Le Verrier a prédit l’existence et la position de Neptune à partir de légères irrégularités du mouvement d’Uranus. Il a ensuite communiqué ses résultats à Johann Gall, de l’Observatoire de Berlin, qui a effectivement observé la géante bleue au télescope…
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